«Quand on se sent puissante, les gens nous prennent pour quelqu’un d’imbattable. Mon regard est à chaque seconde chargé de méchanceté, mes yeux prônent la sournoiserie tandis que mes orbites prouvent à tous que je suis une véritable garce. D’ailleurs, j’en suis fière.  Il faut prendre ça comme un héritage familial. Les Gill sont une famille puissante, sans remord, rusée, parfaite quoi. Peut être que j’en fais trop mais à l’inverse de certaines autres familles, la nôtre est toujours à la première place. Comment ne pas en être fier? J’essaie aussi d’en être digne avec mes frères et sœur la concurrence est rude mais nos parents nous aiment, bien que strict et impatient que l’on devienne de sacrément bon modèle sorcier au sang pur et inestimable, ils nous chérissent, enfin c’est ce que j’aime penser, tout du moins tant qu’on ne fait pas le faux pas qui leur procurera honte et désespoir.

C’est ça, le problème quand on est une famille de sang pur avec des valeurs.  Je ne dis pas qu’on est les meilleurs – en fait, je l’affirme. Non, je ne suis pas prise de tête, c’est simplement un fait évident que personne ne peut contredire, nous sommes puissants, intelligents, classes, excellents dans tous ce que l’on fait – bon d’accord c’est bon, j’arrête. Notre famille a sans doute des défauts, même si je les ai pas encore trouvé, faut dire qu’ils doivent être bien caché – d’accord, d’accord, je ne suis pas là pour m’extasier sur mon héritage.

Cela étant, aujourd’hui, je me baladais tranquillement dans les couloirs comme à mon habitude ignorant les petites bagarres ou les regards intéressés des étudiants. Je venais de quitter Lily et Kelly, pour me rendre  à la bibliothèque,  j’avais une heure de pause alors mes deux amies avaient cours ensemble de défense contre les forces du mal. Déçue de ne pas pouvoir passer la matinée avec Lily, je m’étais décidée à faire quelque chose d’utile et aller faire mes devoirs semblaient être le meilleur passe-temps très emmerdant qui me ferait d’autant plus regretter de ne pas être dans la même maison que ma meilleure amie. Encore que j’aurais fait une attaque si le choixpeau avait hurlé « Poufsouffle » au lieu de « Serpentard ». D’ailleurs, je pense qu’après cinq ans à Poudlard, j’en ferais encore des cauchemars.

Sans parler des innombrables lettres bien rougeoyantes qui hurlent très, très fort, vous voyez de quoi je parle ? Ma grand-mère m’aurait déshérité et mes frangins ne m’auraient plus jamais adressé la parole. Je suis bien contente finalement d’être chez les verts et argent. Non, parce qu’après avoir vu Théo recevoir une beuglante, ça ne me disait vraiment mais alors vraiment pas du tout. C’est aussi pour cela que je tiens à être une élève exceptionnelle, le seul reproche que l’on peut me faire c’est mon insolence et mon caractère plutôt vif.

Heureusement que le directeur de Serpentard nous soutiens complétement. D’autant plus qu’en tant que capitaine de l’équipe de quidditch, il ne faudrait pas que je loupe des matchs ou des entraînements. Ce serait un véritable scandale de laisser gagner ces pauvres crétins de Serdaigle ou ceux de Gryfffondor, Poufsouffle j’en parle pas, parce qu’ils ont aucune chance, faut pas se voiler la face. Enfin bon, si ma Lily jouait au quidditch alors là oui je ne dis pas, ils seraient déjà bien meilleur mais vu que ce n’est pas le cas, je n’aurais aucun remord à leur botter le cul. Je continuais donc mon chemin vers ce cher endroit que les étudiants oublient ou ne savent même qu’il existe. Il faut dire qu’on n’a pas franchement des lumières dans ce foutu collège. Cela étant voyant ce que mes frères sont devenus je me dis que l’université ce n’est pas forcément le top non plus.

D’ailleurs, en parlant de frère, j’étais un peu inquiète je n’avais pas vu Diego depuis la veille. Ce garçon allait me tuer, savait-il au moins ce que c’est d’avoir peur pour un être cher ? On dirait que non. Soupirant, je bousculais un pauvre crétin de cinquième année de la maison Serdaigle qui ne savait apparemment pas que qu’une fille hyper canon, Serpentard, capitaine de quidditch et j’en passe – s’avance on se bouge dans le coin et on se fait tout petit.  Aucun savoir vivre ces gamins, je vous le dis. Une fois devant la grande porte, je la poussais doucement, puis entrais et me dirigeais vers les grandes tables dans le fond de la première pièce.

Sortant mes cahiers de mon sac ainsi que mes livres justes énormes, quelle idée d’en faire des aussi grands, je zieutais l’endroit. Histoire de voir s’il y’avait des gens intéressant dans le coin. On dirait que non. Croisant mes jambes sous la table, j’attrapais mon parchemin de potion et me mit à inscrire le plus de chose possible sur les potions à analyser lors du prochain cours. Au cas où, j’adore les potions, je sais c’est rare mais pourquoi pas. Peut être est-ce à cause de la maladie de Diego ou je ne sais quoi, mais je souhaite vraiment le sauver alors quand j’ai compris que j’avais des prédispositions dans cette matière, je n’ai pas hésité longtemps à faire des recherches personnelles pour mon petit frère.

Qui sait peut être qu’un jour, j’y arriverai. Une heure s’écoula, je ne me rendis même pas compte, tellement j’étais absorbée par mon parchemin et mes livres. Quelques minutes plus tard, je posais ma plume et m’étirais, ravie d’avoir terminé ce fardeau qu’est les devoirs. Mes yeux bruns firent le tour de la pièce et en face de moi, j’aperçu Ava qui arrivait. Souriante, je lui jetais un regard amical. Enfin une vraie Serpentard ! Décidant que j’avais assez travailler, je me dis que ce serait pas mal de faire un peu le foutoir à la façon verts et argent. Sortant ma baguette avec discrétion, je la pointais sous la table vers une élève assise un peu plus loin, plus exactement je visais son pot d’encre. Avec un sourire machiavélique, je murmurais « Reducto »

L’encre explosa dans la tronche de cette dite élève. Un petit cri lui échappa tandis qu’autour d’elle, le murmure des rires devint plus fort et continua de s’amplifier. Je ne pus m’empêcher de rire à mon tour, surtout en voyant la tronche de l’élève. Mon regard se concentra ensuite sur Ava à qui je fis signe de venir me rejoindre.

« Salut ! Le spectacle t’intéresse ? »

Toujours en souriant, je reposais mes prunelles sur l’étudiante qui était en pleine crise d’hystérie. Secouant la tête, je la regardais partir en courant, oubliant par la même occasion ses affaires. »