Le vent se rafraîchissait plus tôt qu'à l'accoutumé. Des feuilles rouges et jaunes volaient dans le parc, formant une sorte de valse harmonieuse. L'automne était bien là. La nuit froide qui s'annonçait enveloppait le château. Les nuages noirs laissaient tomber de fines gouttes de pluie. Ce n'était pas un temps à sortir dehors ! La cheminée était déjà allumée alors qu'on était seulement que fin octobre. Assise dans l'un des fauteuils de la salle commune, Wendy bouquinait tranquillement. Il devait être vingt-et-une heure, le dîner s'était terminé il y a peu. La plupart des élèves étaient montés dans leur dortoir, afin de discuter, finir un devoir avec l'aide des copains ou autre. La rouquine remonta un peu l'une des ses chaussettes lorsque Kimbe' descendit.
La jeune Serdaigle se dévissa la nuque afin de regarder sa meilleure amie. Elle était déjà vêtue de son pyjama et les cheveux attachés en une queue-de-cheval assez haute. Elle s'arrêta sur la dernière marche de l'escalier, puis lui demanda si elle montait. Wen' lui répondit simplement qu'elle la rejoindrait plus tard, désignant son livre. La brunette la fixa encore un moment, et son amie comprit ce qu'elle sous-entendait. Wendy lui promit donc qu'elle ne sortirait pas ce soir, qu'elle n'avait pas à s'inquiéter. Elle finit par acquiescer et remonter.
Oui, la rouquine est devenue du genre vagabonde, à se balader dans les couloirs de l'école ou même à l'extérieur. Naturellement, elle était dans ces moments une jolie chatte rousse innocente que personne ne soupçonnait. C'était une nouvelle façon pour elle de fuir les autres, de se retrouver seule, et de surtout se retrouver au calme. La nuit, tout est calme. En même temps, c'est un peu logique étant donné que tout le monde dort, y compris les animaux et la plupart des créatures magiques vivant dans la forêt interdite. C'est d'ailleurs pour cela que Kimbe' est inquiète, son amie a une fâcheuse tendance à traîner un peu trop près de cette fichue forêt... Et aussi que son secret soit découvert par quelqu'un d'autre...
De toute façon, Wendy n'avait pas l'intention de sortir ce soir. Elle avait juste envie de calme pour lire ce passionnant roman sur les aventures d'une aventurière de sorcière. Celle-ci racontait ses voyages, les nombreux paysages qu'elle avait vu, les sorts qu'elle avait appris... C'était vraiment passionnant ! Et c'est pour ça qu'elle avait juste envie de le dévorer. Le feu crépita un peu au moment même où elle se pelotonna contre son fauteuil. L’Océanie... Quel continent magnifique... Que de paysages luxurieux, que de nouvelles formules et potions ! C'est au même moment que quelque chose tapa au carreaux.
Une jolie petite chouette gris et beige cognait la vitre de son bec. Elle semblait pressée d'entrer... Elle tenait un petit parchemin entre ses griffes. Wendy se pressa d'ouvrir la fenêtre sans faire de bruit, ou du moins en faisant le moins de bruit possible. S'écartant, le petit animal pénétra dans la pièce, les plumes toutes humides. Elle continua de voler jusqu'à ce que la rouquine tendit les mains afin d'y recevoir le petit bout de papier qu'elle transportait. L'oiseau alla ensuite se percher au dessus de la cheminée, au chaud.
Wendy ouvrit le parchemin, ne sachant pas au premier abord de qui cela pouvait être. Le message était d'une jeune fille qui souhaitait lui parler au plus vite. Elle l'invitait même à la retrouver cette nuit, dans dix minutes pour être précise. Il n'y avait pas de signature, alors comment savait-elle du sexe de la personne ? Son instinct le lui disait. L'écriture était assez ronde, pressée, timide et épurée. Quoi, vous ne savez pas que peu beaucoup apprendre d'une personne rien qu'à son écriture ? Le caractère urgent du message poussa la jeune fille à prendre un sweat. Bon, elle utilisa un sort pour ça. Elle posa son livre sur la petite table basse, cacha sa baguette dans sa chaussette, enfila sa veste et sortit.
Dehors, elle se transforma en chat.
Gracieusement, elle arriva au point de rendez-vous en l'espace de quatre petites minutes. Elle n'avait croisé personne dans les couloirs. Se cachant dans un escalier, elle se métamorphosa en jeune femme. Ce qu'elle est tous les jours quoi. Personne. Pourquoi personne n'était là à l'attendre si on lui avait envoyé ce mot ? Wen' commença à se dire que c'était peut être une mauvaise idée de s'être précipitée ainsi... Et même de s'être pointée ! Était-ce une farce ? Était-ce un piège ? Toutes ces pensés aussi pessimistes soient-elles n’effrayèrent même pas la rouquine... Montant sur l'un des hauts rebords, elle attendit.
Kaylee J.-R. Jones
↯ élève de Poudlard, Gryffondor
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Sujet: Re: La nuit venue, on y verra plus claire ! {Kaylee} Jeu 24 Oct - 20:36
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Wendy & Kaylee
De longues et longues minutes passèrent avant que je me décide à étaler l’encre sur un parchemin qui ne mit pas longtemps à rejoindre le tas qui grossissaient, enfin façon de parler, parce qu’étant une poursuiveuse plutôt douée je visais parfaitement la cheminée. Donc, les parchemins brûlaient allégrement. Mordillant doucement le bout de ma plume, je me demandais ce que j’allais noter en fin de compte sur ce foutou parchemin. Je ne voulais pas tout gâcher, déjà que j’avais les pétoches. Mes mains sous mon menton, je pense à la première fois que cette fille a fait partir ma vie en l’air, dans tous les sens du terme en fait quand on y pense.
Tout a commencé par ce match de quidditch contre les Serdaigle. Ces foutus aiglons ont réussi à nous battre. Comme une grande mauvaise perdante, j’ai mis cette défaite cuisante sur le dos de la jolie rouquine et lui en voulait mortellement. Principalement, parce que j’ai eu ma première rencontre avec un cognard qui s’est plutôt mal passé, j’aimerais dire pour lui mais malheureusement ce fut pour ma tronche. Enfin, nous avons perdu le match et je me suis réveillée deux jours plus tard. C’était super.
Tout cela à cause de la bouille de la gardienne adverse qui m’a complètement déstabilisé. On ne rit pas ! Vous ne l’avez pas vu avec le vent dans ses cheveux et sa posture de malade un truc complètement chaud, je vous dis pas. Non, mes hormones ne sont pas en train d’éclater, pas du tout, du tout. Une esquisse de sourire, furtif et discret, presque invisible m’a mise au sol en trente secondes top chrono. Je suis littéralement tombée pour cette fille. Ce n’est pas la première fois que je m’aperçois qu’une fille me plait, loin de là, c’est aussi fréquent que le fait de flirter avec des mecs.
Je ne m’intéresse pas vraiment au sexe de la personne, seulement à l’effet qu’elle produit sur moi. Seulement là, c’est le bouquet – la fête foraine, je me suis prise un cognard parce que j’ai trop maté cette fille. C’est normal ça ? De plus, j’ai commencé à lui en vouloir à fond pour une chose que finalement elle n’y était pour rien. C’est vache quand j’y repense, mais en même temps, j’adorais voir sa moue renfrogné après mes « attaques » envers sa personne ou plutôt ses affaires. Il m’est arrivé de la bousculer, renverser son encre sur ses feuilles, casser les coutures de son sac, tout cela pour quoi ? Attirer son attention ?
Certainement. Bon la technique se devait d’être un peu révisée, c’est pourquoi j’ai décidé de l’avoir d’une autre façon, en usant de mes talents de personne extrêmement charmante. Si, si, on ne rigole pas. Je peux très bien être une fille adorable, si je le veux. Quel manque de confiance. Enfin tout ça pour expliciter mes petits et nombreux messages secrets que j’envoyais à la belle Wendy de Serdaigle. A l’intérieur, je mettais de petits textes accrocheur de drague, par exemple « Tu as fait tomber ma mâchoire » ou d’autres choses plus gentille et moins style videur dans les boites.
C’est pourquoi, j’essayais de m’appliquer pour ce que j’allais lui dire, oui car j’avais décidé que ce soir j’allais lui parler et m’excuser pour toutes mes crasses. Je me suis rendue compte que je ne pouvais plus être loin d’elle et voir la douleur sur son visage, c’est la pire chose ça. Résultat, il fallait que je fasse fort, mais mon cerveau n’avait pas l’air d’accord avec mon plan. C’est souvent mon problème. Je suis impulsive pour être très clair, je réfléchi après avoir faire des conneries, très utile, je sais. Bon, c’est une partie de mon charme fou, faut dire. La grosse tête ? Non, ce n’est pas mon genre.
AHHH j’aurais pu m’arracher les cheveux, finalement je me mis à écrire pour la dernière – on y croit – un message simple et court signé de J, comme à mon habitude. J c’est un peu comme le A de Anonymous. Il n’y quasiment personne qui ne connaît mes deuxièmes prénoms, sauf sans doute le directeur et mes parents mais mon père s’en tape de moi, ma mère je n’en parle même pas, et les Jones disons que je ne leur fais pas encore totalement confiance pour confier des détails insignifiants sur ma vie. J’aimerais sans doute bien qu’on ressemble à une vraie famille, mais ça semble trop compliqué et puis nous sommes là juste pour aider Callaigh et voilà après on remballe quand il sera lavé de tout soupçon.
Mais j’ai appris à les aimer à ma façon. Le problème, c’est que les élèves commencent à poser des questions et que je ne suis pas prête pour y répondre. Heureusement que j’aime bien être mystérieuse. Au moins, je ne m’embarrasse pas des détails. Ma plume dansa sur le parchemin pour écrire ces quelques mots « RETROUVE-MOI, A 21H20, dans le couloir où se trouve la statue bien moche avec le tableau avec le gars à qui il manque un œil. » Une fois le message envoyé avec une petite chouette que j’avais piqué à un deuxième année, enfin le terme exact est emprunté s’il vous plait.
Je « rangeais » tout mon bordel ou plutôt le fourrais dans mon sac et puis enfilais ma cape et partit à la conquête des couloirs pour retrouver Wendy. Enfin, en espérant qu’elle vienne ce soir-là et qu’elle ne pose pas un lapin. Mon cœur battait hyper vite quand j'aperçu enfin la forme de Wendy. Elle était donc venue. Souriante, je m’appuyais doucement contre le mur pour l’observer, sur le rebord. Il se passa quelques minutes avant que je me décide d’avancer, ma capuche sur ma tête penchée vers le bas. Je restais à une distance respectable avant de m’exprimer.
« Tu es venue. »
Bon ok, première approche ridicule mais fallait que je m’y fasse et en même temps j’avais un peu peur qu’elle tombe. Mon cerveau fonctionnait à toute vitesse, il fallait que je retrouve mes mots maintenant que je l’avais devant moi. Il faut que je m’excuse mais comment allait-elle réagir ?
La lune n'apparaissait pas derrière les épais nuages noirs, cette nuit là. Un éclair retendit tout de même, au loin. Un mince filet de lumière éclaira doucement le visage de Wendy. Les yeux de celle-ci regardait au loin le défilé que l'orage donnait. Aucun n'arriva jusque elle cependant. La pluie ne troubla pas sa vue, elle était fine. C'était magnifique. Un orage gronda. Cet éclair était puissant et parfait, semblable à celui que possède Zeus dans les livres de modlu d'ailleurs. Cela fit sourire la rouquine.
La situation était assez troublante et elle souriait. C'est ça de traîner avec des sombrals... On en vient à conserver son sang-froid dans toutes les circonstances ! Bon, Lucas lui a également permis à trouver une sorte de paix intérieur qui l'aide à ne pas paniquer et à être calme. Il lui disait souvent que la patience était une grande qualité, et que, pour cela, il fallait savoir garder son sang-froid, principalement avec les créatures ou animaux magiques. Qu'est-ce qu'il peut lui manquer... Sauf que jamais elle ne l'avouerait... Ou peut être à Kimbe'... Ou à Eliott... Ou encore à Théo... C'est les seuls qui arriveraient à lui faire cracher ça ! Et personne d'autre.
Un bruit attira son attention. Elle se tourna dans sa direction, faisant pendre dans le vide l'une de ses jambes d'un air décontracté, l'autre pliée et plaquée contre la vitre. Elle observa un moment un point précis sans rien voir. Peut être était-ce son pantalon contre la pierre qui avait fait un léger bruit froissé... Ou alors était-ce sa pantoufle... Ou alors peut être que cela venait de l'extérieur. Il n'y avait personne aux alentours de toute façon... Elle l'aurait vu. Ses yeux retournèrent à la contemplation du paysage.
Wendy pensa alors à cette J. Cette fille, du moins c'est ce que l'écriture avait semblé lui dire. De tous les parchemins qu'elle a pu recevoir de ce J., c'est la seule fois que la plume tremble et laisse transparaître des formes arrondies comme l'écriture d'une demoiselle. Il s'agit d'ailleurs de l'un des rares indices qu'elle a pu obtenir sur cette mystérieuse personne. Et s'ils étaient plusieurs à vouloir lui faire une stupide farce ? Deux écritures... Cela voulait dire qu'ils étaient au moins deux, dont une fille. Au pire, cette affaire serait réglée ce soir. Ce jeu pouvait durer longtemps d'ailleurs, puisque tous les mots qu'elle avait reçu avait terminé brûlé, juste après leur lecture. C'est pour dire combien ils atteignaient la rouquine. Cela lui passait par dessus la tête !
« Tu es venue. »
Une voix retendit dans la nuit. Sans surprise, la jeune Serdaigle baissa les yeux vers une masse sombre, quelque peu cachée derrière une colonne et dans l'ombre. Une capuche cachait son visage. Pourquoi faire autant de mystère autour d'une blague ? Bon, il se faisait tard, elle se oserait des questions plus tard. Autant en finir. Plus vite cela serait fait, plus vite irait-elle se coucher, ou bien continuer la lecture de son bouquin avant.
« Bon, qu'est-ce que tu veux ? »
C'était peut être un peu direct, certes. Mais il était tard bon sang ! La fatigue lui monta à ce moment précis, et elle ne put empêcher de lâcher un bâillement après cela.
Kaylee J.-R. Jones
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Sujet: Re: La nuit venue, on y verra plus claire ! {Kaylee} Sam 26 Oct - 10:42
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Wendy & Kaylee
Je fus soulagée de voir que Wendy ne basculait au moins pas dans le vide. Néanmoins, mon cœur semblait vouloir s’arracher de ma poitrine, elle était si proche de moi et pourtant je ne pouvais pas me résoudre à l’approcher. Je m’attendais à me ramasser pleins la gueule alors au moins ne pas pousser le bouchon trop loin. Seulement, pourrais-je rester aussi loin d’elle encore longtemps ? Dans mon esprit son image est indélébile. J’ai essayé de l’oublier mais je ne peux pas combattre cette sensation, elle est tout pour moi. Pourtant, vous allez me dire que je ne l’a connais pas ou à peine plus que son prénom, nom de famille, maison, année – ce qui n’est pas trop compliqué étant donné que nous avions débarqué à la même époque au château. Ah la bonne vieille époque de la première année, on était tous bien trop terrifié pour s’écarter les uns des autres, à part les futurs Serpentard qui se démarquaient déjà par leurs railleries.
Des moments comme ça, je souhaiterais avoir une figure maternelle, une vraie cela dit en passant, qui puisse me dire quoi faire. Je sais que Callaigh me dirait un truc du style « Fonce dans le tas », mais non. Je me sens paumée face à ses sentiments. Encore une fois, ce n’est pas nouveau que j’aime des filles et des garçons mais jamais à ce point-là. Cette fille prend toute mon énergie. Je n’arrive pas à la déloger de ma tête, qui plus est son sourire, sa beauté, son visage, ses mèches rousses, comment ne pas sombre dans son regard aussi ? Je suis comme sans bouclier face à elle. C’est pourquoi je suis ravie qu’il fasse sombre, au moins elle ne verra quand mes joues se coloreront de rouge. Rah, pourquoi faut-il toujours que je me complique la vie sérieusement. Si je pouvais, je me prendrais la tête entre les mains, quelle débile je fais.
« Bon, qu'est-ce que tu veux ? »
Toi que j’avais l’irrémédiable envie de lui répondre, juste toi – toi pour la vie, pour te faire vivre des choses extraordinaires, pour être là quand tu seras dans le besoin, pour t’épauler, pour te sauver, pour voir chaque jour que dieu fait, ton sourire si magnifique qui éclaire ma vie, pour goûter tes lèvres – vivre simplement à tes côtés, essuyer les tempête et les orages même les ouragans s’il le faut, tout cela pour être près de toi jusqu’à que tu ne veuilles plus de moi, car moi je voudrais toujours de toi. Ouais, c’est bien maintenant encore faudrait-il pouvoir lui adresser la parole. Vas-y Kaylee un truc un peu plus élaboré que « tu es venue », ce serait parfait. Bon sang, il faut que je me lance, elle va vraiment me prendre pour une dingue, enfin je suis dingue d’elle, mais ce n’est pas le moment. Je déglutis difficilement avant de m’approcher de quelques pas.
« Je… je voulais m’excuser déjà pour toutes les crasses que j’ai pu te faire, c’était nul et vraiment stupide. »
Bon, j’avoue qu’il y a vraiment matière à mieux faire, c’est vrai. Bon, allez ne pas s’arrêter en si bon chemin mais arf ce n’est pas facile. Je levais délicatement ma tête vers elle, lui laissant ainsi apercevoir mon visage. Prenant une grande inspiration, je relevais donc ma capuche et m’avançais encore de quelques pas et la contemplait. Qu’est-ce qu’elle est belle, comment résister face à sa moue légèrement colérique bien que ses foudres devraient être dirigés vers moi. « Ce n’était pas une blague, bien que tu puisse le penser. Te souviens-tu de ce match de Quidditch contre Gryffondor, ton équipe a gagné. Depuis ce jour, je t’en ai voulu pour une chose dont tu n’es nullement responsable. Seulement, j’ai essayé d’évacuer mes sentiments vers toi en te faisant du mal. Alors qu’en fait, c’est vraiment la dernière chose que je voudrais. Je ne te connais pas bien mais pourtant j’aimerais que tu me pardonnes bien que tu doives me détester, ce que je comprends parfaitement. Donc oui, c’est moi « J ». Voudrais-tu bien éviter de me frapper au visage bien que je te laisserais volontiers le faire. »
Je crois que c’est dans mes moments-là que je devrais m’enfuir à toutes jambes, mais il faut que je voie son visage, sa déception, sa colère, n’importe quel sentiment. Je me doute bien que cela ne saurait pas positif mais j’ai trop besoin d’elle pour fuir. Je vais rester et assumer. Je lui dois bien ça. Plus que tout au monde, j'ai besoin de sa présence.
La propriétaire de cette voix féminine se cachait dans l'ombre. Un léger filet de lumière réussit à éclairer l'ouverture de la fenêtre, comprenant la rouquine. Celle-ci tâcha de ne montrer aucun sentiment transparaître sur sur visage. Après tout, cette entrevue lui était un peu égale. Si elle n'avait pas eu lieu, cela aurait été la même chose. Tout ce dont cette demoiselle inconnue pouvait lui demander, c'était pardon. Pardon de l'avoir importuné avec cette blague de mauvais goût, et bla et bla.
Lasse d'attendre que l'autre se décide à parler, Wendy soupira doucement et tourna la tête vers la fenêtre. L'horizon était un peu plus net, comme si la pluie avait cessé. Les orages, eux, étaient pourtant toujours présent, mais très loin. Leur grondement n'atteignaient pas le château. La Serdaigle entendit cependant bouger en bas, la fille s'était probablement avancée. Elle attendra. La rouquine ne fit aucun mouvement vers elle.
« Je… je voulais m’excuser déjà pour toutes les crasses que j’ai pu te faire, c’était nul et vraiment stupide. »
Heu... Wendy se demanda si elle n'avait pas raté quelque chose, pour le coup. De quelles « crasses » parlait-elle ? Ayant attiré son attention, elle baissa les yeux vers elle. Celle-ci la fixait sans relâche. La bretonne la reconnut immédiatement, c'était une Griffondor ayant le même âge qu'elle. Elles avaient quelques cours en commun, et elle faisait partie de l'équipe de Quidditch de sa maison. Après, c'est tout ce qu'elle sait, mais cela lui est suffisant. Elles avaient toujours été aimable l'une envers l'autre, cela s'arrêtait là. Alors pourquoi ce comportement, surtout venant d'une rouge et or ? C'était assez étonnant...
« Ce n’était pas une blague, bien que tu puisse le penser. Te souviens-tu de ce match de Quidditch contre Gryffondor, ton équipe a gagné. Depuis ce jour, je t’en ai voulu pour une chose dont tu n’es nullement responsable. Seulement, j’ai essayé d’évacuer mes sentiments vers toi en te faisant du mal. Alors qu’en fait, c’est vraiment la dernière chose que je voudrais. Je ne te connais pas bien mais pourtant j’aimerais que tu me pardonnes bien que tu doives me détester, ce que je comprends parfaitement. Donc oui, c’est moi « J ». Voudrais-tu bien éviter de me frapper au visage bien que je te laisserais volontiers le faire. »
La rouquine n'avait jamais fait le rapprochement entre ce match et les envois de ces mots... Mais, en y repensant, il est vrai qu'ils étaient apparus juste en suivant... Tout s'expliquait donc. Elle était simplement jalouse d'elle. Il est vrai que c'est une grande gardienne. Bien qu'étant humble, elle le savait. Le match contre Serpentard durant lequel elle avait eu son accident ne l'avait pas empêché de remonter sur son balais... Cette motivation lui a permit de conserver cette place qu'elle chérit tant et de devenir meilleure encore. Bien sûr, très peu de gens se souviennent ou savent carrément que la demoiselle à fait un malaise, juste avant de se prendre un simple souaffle et de tomber sur une bonne dizaines de mètres de haut. Wen' se souvint que la Griffondor était elle aussi tombée, mais d'un peu moins haut, si ces souvenirs étaient exacts.
Bon, la jalousie est certes un vilain défaut, mais il est tout de même flatteur dans ce cas là, non ? Cela ne fit quand même pas réagir la rouquine. Ah quoi bon ? Elle s'excusait. La rouquine ne comprenait tout de même pas pourquoi en faire tout un pata caisse pour ça. Lasse, Wendy soupira. Cette fille en faisait trop pour si peu. Pourquoi la frapperait-elle pour si peu ? Tout en souplesse, et tel l'allure d'une féline, la rouquine descendit de son rebord. Un peu plus de deux mètres de haut, et un atterrissage impeccable.
« En effet, tu ne me connais pas. »
C'était peut être une réponse claire, et close, mais que dire de plus ? Que dire d'autre ? Elle s'était excusée, et voilà. L'histoire prenait fin là. Croisant les bras et s'adossant au mur, Wendy ne put s'empêcher de soupirer une nouvelle fois. Elle retint au passage un bâillement qui menaçait de lui déboîter la mâchoire.
« C'est tout ? »
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