Abbie désespérait de ne pas trouver sa chambre à temps. Pourtant, c'était simple non ? A droite, puis à gauche... non tout droit... ou... en fait, Abbie était totalement perdue. Elle avait décidé de rentrer dans sa chambre, chercher un débardeur propre parce qu'elle avait percuté un professeur muni d'un café en sortant de classe. Mais rien n'y faisait elle ne voyait plus comment s'y rendre. Elle se disait que cela allait surement revenir, mais en attendant, elle était dans un des grands couloirs de l'université, qu'elle ne connaissait pas, où au moins dix portes menaient à des lieux différents. Une main dans la poche de son slim et l'autre cramponnée à l'anse de son sac, elle paraissait un peu penaude, seule au milieu du couloir. Elle jeta un regard à sa montre - montre héritée de sa grand-mère et qui ne fonctionnait plus très bien - mais apparemment il était aux alentours de midi. A bien y réfléchir, elle n'avait donc plus cours de la journée. Il allait bien falloir qu'elle trouve sa chambre donc, rien que pour pouvoir y déposer ses affaires. Elle eut beau chercher dans son sac, la carte de l'université avait due rester dans le lieu tant convoité. Elle allait lâcher l'affaire quand passa une fille dont le visage était familier à Abbie, d'après elle ce devait être la voisine d'en face. Elle se mit donc à la suivre, espérant de toutes ses forces que celle-ci allait rejoindre sa chambre et qu'elle savait où elle se trouvait, contrairement à d'autres...

Assise sur son lit, Abbie avait enfin retrouvée sa chambre ; et ce sans l'aide de sa voisine qui l'avait menée dans une direction totalement opposée. Elle échangea son t-shirt pour un débardeur rose fluo et attrapa son sac contenant un bouquin et un bloc notes, bien décidée à retourner là où l'autre jeune fille l'avait conduite. Ce café paraissait accueillant et calme, avec ces tons chauds si rassurants.
Elle sortit d'un pas décidée, concentrée sur l'itinéraire qu'elle devait emprunter.
Et pour une fois, elle se surpris elle-même, en moins de dix minutes elle était assise à une table près de la seule fenêtre qui captait le soleil, la banquette était confortable comme tout et le serveur très aimable.
Elle sortit son bouquin et son bon vieux stylo bic. A Poudlard, ils avaient toujours écrits avec des plumes, mais Abbie préférait la sensation de la bille qui roule sur le papier plutôt que la plume qui crisse sur le parchemin.
*Ce café porte bien son nom* se dit-elle. Effectivement, aucun bruit ne se faisait entendre - il faut dire que peu de gens étaient présents - mis à part un grésillement provenant des cuisines.
Le serveur s'approcha d'elle, l'extirpant de ses pensées, ce qui la fit sursauter et elle manqua de peu le plateau du jeune homme, qui semblait n'avoir que quelques années de plus qu'elle. Assez surpris par cette maladresse, il lança un sourire gêné à la jeune fille, déposa l'assiette de bacon et la tasse de chocolat chaud sur la table avant de partir assez prestement. Abbie eut seulement le temps de lancer un timide merci. Elle entama son repas, en sirotant son chocolat chaud. Cette boisson était sa préférée. Elle lui rappelait ses parents qui en faisaient pour la réconforter lorsqu'elle était plus jeune et elle pouvait en boire à tous les repas, même en mangeant du bacon. Elle termina d'ailleurs bien rapidement son assiette, pressée de se replonger dans son bouquin. Elle adorait ce livre et cela faisait déjà plusieurs fois qu'elle le lisait. C'est avec surprise qu'elle vit son assiette décoller de sa table pour se diriger vers le bar sans que qui que ce soit ne la porte. Ce n'est pas qu'elle n'était pas habituée à ce genre de fantaisies, mais son doigt trempant dans la sauce elle avait eu un peu peur de le sentir s'en aller de la sorte.
Elle rit, seule d'avoir fait si peur au serveur. Elle s'était fait un nouvel ami apparemment. Elle se promit donc d'aller s'excuser pour sa maladresse. Cette interruption lui avait coupé l'envie de lire et elle porta un regard distrait par la fenêtre. Il faisait beau aujourd'hui, mais elle se sentait un peu seule. Poudlard lui manquait un peu tout de même, bien que sa formation soit des plus intéressantes. L'université était agréable à vivre, sa colocataire de même et la majorité de ses amis avaient été reçus à Miller et pourtant, l'ambiance chaleureuse de son ancienne école lui manquait profondément. Elle buvait par petites gorgées son lait chaud tout en se remémorant les bons souvenirs qu'elle y avait vécu.

Ethan s'affairait depuis ce matin à ranger ses affaires. Étant en seconde année, il n'avait eu aucun soucis à retrouver sa chambre, qui était la même que l'an passé. Les chambres de l'Université Miller était dispersées dans cet immense bâtiment, et divisées en confrérie. Les élèves de première année étaient mélangés avec leurs aînés pour faciliter leur intégration. Depuis que le jeune homme était à Miller, il était resté particulièrement concentré sur ses études, promesse faîte à son père, suite à la mort de ce dernier. Il s'en était remis depuis le temps mais cela s'avérait toujours douloureux. Son but premier était de devenir Médicomage, ainsi pourrait-il un jour éviter souffrance semblable à un autre. Passons, alors qu'il posait ses livres de cours sur son étagère, son colocataire débarqua. Il se connaissait donc depuis un an déjà et s'entendaient relativement bien. Le contraire aurait été contrariant me direz-vous. Il le salua, heureux de retrouver son ami, cette année encore et poursuivit son rangement. Une fois certain que tout était en place, Ethan regarda son téléphone : il affichait midi. Bien, il attrapa son sac avec ses notes et fila. Il se retourna au dernier moment et ajouta à l'encontre de son ami ;

ETHAN — « Je vais au Relax, rejoins-moi quand tu auras terminé. A tout à l'heure ! lança t-il avant de filer. »

Le Relax était un café qu'Ethan appréciait tout particulièrement. En semaine, ou tout du moins lors de la période de cours, c'était un endroit calme où l'on pouvait venir travailler ou juste boire un coup entre copains. Dans tous les cas, le jeune homme jonglait entre ce bar et la bibliothèque. L'étudiant pénétra dans l'établissement et aussitôt la bonne ambiance qui y régnait le submergea. Alors qu'il se dirigeait vers sa table habituelle, il s'arrêta net en plein milieu du bar. Une tête blonde attira son regard, un visage qu'il ne pourrait jamais oublier et qu'il n'avait jamais pu d'ailleurs. Puis tout lui revint en mémoire .

ETHAN — « On devrait se marier ! [...] Et ne reviens plus. [...] »

ABBIE — « Mais Ethan, on est trop petits pour ça ! Maman me l’a dit. [...] Tu devrais avoir mieux à faire que de t’occuper d’une sang-de-bourbe comme moi, Ethan ! [...] »

Sa réaction fut immédiate, il porta sa main au niveau de son cou. Il se souvint que suite à sa première dispute avec Abbie, la fois où il l'avait insulté de sang-de-bourbe, la fillette avait fait tomber son cadeau, celui-là même destiné à Ethan. Le paquet n'avait pas bougé de la nuit et le lendemain, le petit garçon s'était levé avant ses parents et son frère pour le récupérer. La boîte contenait une médaille en argent avec une chaîne, c'était un très beau cadeau. D'ailleurs à l'époque, cette chaîne était tellement grande pour lui qu'elle pendait jusque sur son ventre. Depuis ce jour-là, il ne l'avait jamais quitté. A présent, elle lui sciait parfaitement. Il n'avait jamais réussit à lui dire à quel point il avait été stupide d'avoir agit de la sorte. Ethan se dirigea alors vers Abbie, d'un pas décidé, déterminé a enfin s'expliquer. Il arriva à la hauteur de la jolie blonde.

ETHAN — « Bonjour, la place est libre ? »

La jeune femme fut quelque peu surprise mais l'invita néanmoins à s'asseoir . Ethan ne se fit pas prier et prit place en face d'elle . Aucun des deux ne parla, comme s'ils cherchaient leurs mots. Nerveux, le beau brun continua de jouer avec sa chaîne, geste qui était devenu une habitude dès qu'il stressait . Finalement, Abbie le salua, sans pour autant le regarder. Cette attitude le surprit mais il ne fit aucune remarque. Mais cela ne dura pas . 

ETHAN — « Abbie regardes-moi s'il te plaît. Je suis venu ici pour te parler, je pense te devoir quelques explications  »

Ethan cherchait ses mots, à vrai dire, il ne savait pas par quoi commencer. La revoir poussait l'étudiant à replonger dans son passé, et il n'aimait pas trop ça, ressasser les vieux souvenirs. Il se devait d'être clair et de ne pas s'embrouiller dans ses explications. 

ETHAN — « Je voulais tout d'abord m'excuser. Certes c'était il y a presque dix ans mais je pense que c'est toujours d'actualité, en quelque sorte. À l'époque, j'étais jeune et manipulable, j'ai donc répété ce qu'on me disait. Finalement, nous nous sommes revus à Poudlard et tu as pu constater que j'étais différent . Tu ne peux pas le nier. Je pense que je me suis, comment dire, adouci suite à la mort de papa. »

Abbie n'était pas au courant de cet événement puisque pendant cette période-là, ils ne se parlaient déjà plus. Et la mort d'un auror restait souvent discrète voire secrète pour des raisons politiques. Son décès avait été l'un des déclencheur de son changement de comportement, et c'était précisément à ce moment-là qu'il avait revu Abbie. 

ETHAN — « Enfin, je sais que mon comportement est inexcusable et je comprendrai si tu ne pouvais pas me pardonner. La manière dont je me suis comporté avec toi et l'insulte que je t'ai lancé, je pense qu'aujourd'hui, tu ne m'entendras plus parler et agir ainsi .»

Reconnaitre ses tords étaient une chose difficile à faire, cela signifiait qu'il fallait admettre avoir commit des erreurs et croyez-le ou non, pour un ancien Serpentard, ce n'était pas aisé. Maintenant, tout était dans les mains de la jolie blonde. Ethan donnerait tout pour la voir sourire comme avant mais il y avait l'impression que ce ne serait plus possible.

Elle se doutait bien qu'il n'allait pas la laisser regarder longtemps par la fenêtre ou même ses cheveux.

« Abbie regarde-moi s'il te plaît. Je suis venu ici pour te parler, je pense te devoir quelques explications »

Mais elle le regardait ! Que voulait-il de plus ? Bon... ok. Elle baissa le regard jusqu'à croiser le sien. Et là... on aurait pu dire que son monde s'effondrait, qu'elle n'avait plus une once de colère contre lui et qu'elle ne savait même plus pourquoi elle lui en voulait auparavant. Et bien c'était presque cela. Ses yeux bleus dans les yeux de la même couleur du garçon, elle ne put s'empêcher de sourire. Puis il se remit à parler. Certainement satisfait du fait qu'elle le regarde.

« Je voulais tout d'abord m'excuser. Certes c'était il y a presque dix ans, mais je pense que c'est toujours d'actualité, en quelque sorte. À l'époque, j'étais jeune et manipulable, j'ai donc répété ce qu'on me disait. Finalement, nous nous sommes revus à Poudlard et tu as pu constater que j'étais différent. Tu ne peux pas le nier. Je pense que je me suis, comment dire, adouci suite à la mort de papa. »

Le sourire de la jeune fille s'estompa peu à peu lorsqu'elle prit conscience de ce qu'il venait de dire. Elle savait pertinemment que les parents d'Ethan ne la supportaient pas, de par son sang « impur » selon eux, mais par compassion pour le jeune homme, elle eut un léger pincement au coeur.

« Oh... Ethan... Je ne savais pas. Je suis vraiment désolée. »

Sa voix douce et sincère la surprit elle-même, mais elle évita de le montrer. Ce fut à ce moment-là qu'elle se rendit compte de ce que portait le jeune homme autour du cou. Ce fut d'abord une grande surprise qui passa sur son visage, puis son corps se réchauffa. Elle se souvenait de cette chaîne et du pendentif. C'était le cadeau qu'elle lui avait offert le jour de son anniversaire. Le jour où ils avaient cessé de se voir. Elle lui avait coûté toutes ses économies ainsi que beaucoup de larmes de se voir refuser de la sorte. Plus jeune, elle espérait au fond d'elle que le petit garçon qui avait été son ami avait au final ramassé le cadeau tombé au sol. Et ce n'était qu'aujourd'hui, des années après qu'elle pouvait en avoir le coeur net. De plus, elle lui allait parfaitement bien, sa mère à l'époque n'avait de cesse de lui répéter qu'elle était beaucoup trop grande, mais désormais elle était tout à fait à sa taille. Elle comptait le remercier de la porter, mais il ne lui en laissa pas le temps.

« Enfin, je sais que mon comportement est inexcusable et je comprendrai si tu ne pouvais pas me pardonner. La manière dont je me suis comporté avec toi et l'insulte que je t'ai lancé, je pense qu'aujourd'hui, tu ne m'entendras plus parler et agir ainsi. »

Elle mit un petit temps à se souvenir de ce qu'il parlait. Puis se dit qu'il était complètement stupide de penser qu'elle ne le pardonnerait jamais. Il était déjà tout pardonné. Et ce depuis longtemps. Au moment où ils s'étaient revus à Poudlard et qu'ils avaient réappris à se connaître, Abbie l'avait déjà pardonné. Et même lorsqu'elle s'était rappelée leur enfance. Ce que Abbie lui avait lancé, coupant alors totalement les ponts, n'était qu'une protection. Elle était terrifiée à l'idée de reperdre Ethan comme lorsqu'ils étaient jeunes. Elle ne voulait pas souffrir pareillement. Mais elle ne lui en voulait plus. Non. C'était trop vieux maintenant. Et elle avait déjà passé des nuits blanches, après leur deuxième séparation à réfléchir sur le sujet. De la sorte elle comprenait depuis longtemps déjà que ce n'était que l'influence des parents d'Ethan qui lui avait fait dire ces méchancetés. Ethan n'était pas comme ça. Ou du moins il avait beaucoup changé. Mais tout ce qu'elle avait compris, elle n'allait pas le lui dire maintenant. Ce serait trop facile, il valait mieux le faire attendre et ne pas tout lui servir sur un plateau doré.

« Ethan, je sais bien qu'on était jeunes et que ce que tu m'avais dit, tu as certainement dû le répéter sans savoir ce que tu disais. Je ne t'en veux pas. Ou plus du moins. Mais je vais avoir du mal à te refaire confiance, enfin je ne sais pas, mais faudrait que tu me montres que je peux te refaire confiance ! »

Elle avait dit cela avec une certaine malice dans la voix, essayant tant bien que mal de ne pas sourire.

Abbie semblait touchée par ce qu'il venait de dire. Après tout, c'était une personne compatissante. Il connaissait la blondinette depuis longtemps, en fait depuis toujours et il savait comment elle pensait. Bref, Là n'était pas la question.

ETHAN — « Merci Abbie, c'est gentil. »

Tandis qu'il écoutait la jeune femme, Ethan continua à jouer avec sa chaine, toujours aussi nerveux. Il avait peur qu'elle ne lui pardonne pas et il n'y avait qu'Abbie pour lui faire perdre tous ses moyens.

ABBIE — « Ethan, je sais bien qu'on était jeunes et que ce que tu m'avais dit, tu as certainement dû le répéter sans savoir ce que tu disais. Je ne t'en veux pas. Ou plus du moins. Mais je vais avoir du mal à te refaire confiance, enfin je ne sais pas, mais faudrait que tu me montres que je peux te refaire confiance ! »

Le jeune homme sourit. Oui dans une telle situation c'était étrange, je vous l'accorde, mais que voulez-vous, c'était comme ça, c'était Ethan. Le garçon aimait bien lorsqu'elle se mettait en colère, ou tout du moins, lorsqu'elle essayait de prendre un air sérieux, elle était encore plus jolie. Mais ça jamais, oh non jamais, il ne lui dirait. Le beau brun écouta attentivement ses paroles. Elle n'avait pas tord et il savait depuis le début que ce ne serait pas facile de revenir vers elle et que tout redevienne comme avant. Il pouvait bien tenter de l'amadouer avec ses beaux yeux bleus mais Abbie devait être l'exception qui confirmait la règle : cela ne fonctionnerait pas avec elle, quoique ... Nan, ils se connaissaient depuis bien trop longtemps pour que ce soit le cas. Et puis, il n'était pas du genre à se servir de son physique pour parvenir à ses fins, naaaaan . Le jeune homme demanda au serveur qui passait près de lui de lui apporter un café. Maintenant qu'il était certain que la blondinette ne lui sauterait pas au cou pour le tuer, ils pouvaient bien continuer à discuter. Ethan savait que c'était la première année pour Abbie à Miller et il se souvenait parfaitement de son premier jour : il s'était perdu . Alors ça ne devait pas être facile pour elle. Avant qu'il ne puisse dire quoique ce soit, le serveur arriva avec son café. Il le remercia et le paya tout de suite. Oui, il était bien capable d'oublier.

ETHAN — « Je me doute que la confiance ne se regagne pas en un jour, mais crois-moi, je ne te laisserai pas filer. Sinon, comment se passe ton premier jour ici ? Si tu as besoin d'un guide, tu sais où frapper » ajouta t-il avec un sourire

Ethan faisait bien sûr allusion au fait qu'ils étaient voisins de chambres. Abbie l'avait croisé mais l'avait ignoré. Enfin passons, le beau brun serait plus que ravi de faire visiter cet immense établissement à la blondinette, ce serait une occasion supplémentaire de passer du temps ensembles. Et bien, l'ancien Serpentard était plus qu'attaché à cette petite tête blonde, que voulez-vous ? On ne se refait pas.

ETHAN — « Après ce n'est qu'une proposition, tu n'es, bien sûr pas obligée d'accepter. »

Maintenant que le stress du premier regard était passé, Abbie se sentait tout à fait à l'aise, même en le fixant dans les yeux. Certes son coeur battait plus vite qu'elle ne l'aurait voulu, mais Ethan avait toujours été le seul à lui faire cet effet là. Elle sourit quand le serveur approcha, il semblait avoir changé de comportement vis-à-vis d'elle puisque lorsqu'il déposa le café à Ethan, il la regarda d'un air hautain. Elle se demanda ce qu'elle pouvait bien lui avoir fait, mais elle s'en fichait un peu à vrai dire. Tant qu'il daignait encore lui servir du chocolat chaud et du bacon, tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes.

« Je me doute que la confiance ne se regagne pas en un jour, mais crois-moi, je ne te laisserai pas filer. Sinon, comment se passe ton premier jour ici ? Si tu as besoin d'un guide, tu sais où frapper. »

Hochant la tête à la première partie de sa phrase, elle eut une soudaine envie de rire à la pensée de ce qui lui était arrivé avant qu'elle ne débarque au café. Elle aurait pu aller lui demander de l'aide, si seulement l'endroit qu'elle cherchait n'avait pas été sa chambre.

« Oh tu me connais non ? Tu te doutes bien qu'en une matinée il m'est arrivé tout plein de trucs ! Elle sourit avant de lui raconter brièvement. Pour tout te dire, j'ai foncé dans un professeur qui m'a arrosé de café, puis je me suis mise à la recherche de ma chambre, mais je me suis retrouvée ici, après un grand effort j'ai finalement retrouvé l'endroit de départ puis je suis revenue ici pour manger. Et pour couronner le tout, je me suis mise le serveur à dos et je sais même pas trop pourquoi... »

Voilà, Abbie avait toujours eu le chic pour se perdre, pour glisser en plein milieu d'un couloir bondé de monde ou encore pour renverser les choses qui lui passaient entre les mains. Il fallait avouer que s'il pouvait l'aider à se retrouver dans cet immense bâtiment cela lui ôterait une épine du pied. Elle avait cessé de tripoter sa tasse et donc pouvait la finir tranquillement. Elle lui répondit qu'elle acceptait volontiers son aide. Puis jetant un regard insistant à la chaîne du jeune homme, elle ne put s'empêcher de le faire remarquer.

« Alors comme ça tu l'as gardée finalement ? Elle te va vachement bien, moi qui avait peur qu'elle soit trop grande. »

Abbie s'amusait à parler comme si rien ne s'était passé, cela lui donnait l'impression qu'elle venait de lui tendre le petit paquet qu'elle tenait dans ses mains à l'époque. Elle vivait enfin le moment qui avait si mal tourné. Et cela lui faisait beaucoup de bien. Elle se demandait s'il avait cours cet après-midi. Elle se sentait si bien, qu'elle serait bien restée assise là à papoter avec lui toute la journée. Elle prenait réellement conscience qu'il lui avait manqué toutes ces années et même si elle ne lui avouerait jamais, elle n'avait plus envie de se prendre la tête et était assez contente de l'avoir pour voisin. Elle tenta tout de même de garder un air sérieux et de ne pas dévoiler ce qu'elle ressentait réellement.

« Tu ne vas pas être en retard à ton prochain cours dis ? »

Or, la demoiselle ignorait que ce jour-là aucun étudiant n'avait classe l'après-midi, mais après tout comment aurait-elle pu le savoir ?

Finalement, l'atmosphère s'était détendue et Ethan préférait de loin cela. Il commençait à retrouver la Abbie qu'il avait toujours connu et c'était plaisant à voir. Elle hocha la tête comme pour lui signifier qu'elle était d'accord puis finalement, lui raconta ses débuts à Miller. Avec toutes les péripéties qu'elle avait vécu, on aurait pu écrire un roman, ou en faire une série télé. Le jeune homme sourit, restant poli, mais il se retenait énormément pour ne pas éclater de rire. Bien qu'elle ne l'aurait pas mal pris. La blondinette baissa alors le regard, insistant sur la chaine qu'il portait.

ABBIE — « Alors comme ça tu l'as gardée finalement ? Elle te va vachement bien, moi qui avait peur qu'elle soit trop grande. »

Le beau brun hocha la tête. Il gardait précieusement son cadeau et depuis toujours. C'était une façon de penser à elle et de ne jamais oublier tout ce qu'ils avaient vécu ensembles et ce qu'il lui avait fait subir, pour ne pas refaire les même erreurs qu'autrefois. Et puis aussi parce qu'il adorait cette chaîne. Bref, Ethan porta sa main à son cou.

ETHAN — « Oui je l'ai gardé. Ce paquet il est resté devant la maison et le lendemain je suis allé le chercher. Et je crois que je l'ai jamais quitté. Oh elle a été trop grande. Crois-moi, quand j'étais plus jeune, ça descendait plus bas mais aujourd'hui elle me va parfaitement, tu as raison. », Ethan secoua la tête négativement « Non Miss, le premier jour, les cours sont suspendus. C'est pour permettre aux premières années de visiter le bâtiment, de se familiariser avec les lieux. D'ailleurs, tu veux qu'on y aille ? »

Ethan se leva et tendit la main en direction d'Abbie. La jeune femme la saisit et l'ex Serpentard laissa quelques pièces pour le serveur. Il attrapa son sac de cours et la laissa passer devant. Il la guida, prenant le temps de lui expliquer tout ce qu'il fallait. Il lui donna tous les tuyaux qu'il connaissait. Il avait remarqué depuis peu que Miller n'était pas Poudlard, j'entends par-là qu'il n'y avait aucun passage secret. Croyez-moi, il avait bien cherché. Il lui indiqua où se trouvait la bibliothèque, la salle d'étude etc ... Le jeune homme lui indiqua aussi quels endroits il fallait qu'elle évite. Alors qu'ils marchaient tranquillement dans le couloir, tout en discutant, une bande de premières années déboula en trombe, oui, parfois ils n'étaient pas tous matures. Ethan attrapa la blondinette près d'elle, la plaqua contre le mur et se plaça devant elle, comme pour la protéger. Proches, peut-être trop, le jeune homme baissa ses yeux bleus sur Abbie.

ETHAN — « Ca va ? » Ethan tourna la tête en direction des imbéciles et haussa le ton « Hé faites attention ! La prochaine fois, je resterai pas aussi calme.»

Ils s'excusèrent auprès d'eux et filèrent. Pendant tout son discours, Ethan n'avait pas décollé Abbie. Volontairement ? Qui sait ...

« Oui je l'ai gardé. Ce paquet il est resté devant la maison et le lendemain je suis allé le chercher. Et je crois que je l'ai jamais quitté. Oh elle a été trop grande. Crois-moi, quand j'étais plus jeune, ça descendait plus bas mais aujourd'hui elle me va parfaitement, tu as raison. »

Abbie se doutait pertinemment que la chaîne n'avait pas toujours été à sa taille, trouvant cela un peu rabaissant qu'il le lui signale mais elle était ravie de voir qu'il la portait toujours autour du cou. Elle était tellement contente qu'elle fini son chocolat chaud plus très chaud d'ailleurs d'un seul trait ce qui lui valu de manquer de s'étouffer. Mais elle resta en vie, fort heureusement.

« Non Miss, le premier jour, les cours sont suspendus. C'est pour permettre aux premières années de visiter le bâtiment, de se familiariser avec les lieux. D'ailleurs, tu veux qu'on y aille ? »

Il la surprit totalement lorsqu'il qu'après lui avoir saisi la main il parti à vive allure. Elle dût le stopper in extremis devant le bar pour qu'elle puisse payer sa consommation, avant de se laisser emporter dans la visite de l'école. Elle doutait fortement qu'elle se souviendrait de tous les lieux qu'il lui présentait, mais elle se concentrait du mieux qu'elle pouvait. Cet établissement était vraiment gigantesque et elle se demandait si à la fin de sa scolarité elle connaîtrait l'école. Et même si elle ne retenait que brièvement où se trouvaient les différents lieux, elle se permit de se souvenir de la bibliothèque et du couloir qui menait à sa chambre. Elle retint également le réfectoire. Il valait mieux en effet. Elle n'osait même pas demander à Ethan s'il y avait des passages secrets. Le nombre de fois où à Poudlard elle s'était retrouvée dans un lieu inconnu alors qu'elle pensait prendre un raccourci la menant à tel ou tel cours. Elle préférait éviter de trouver d'autres moyens de se perdre. Elle appréciait beaucoup cette petite visite improvisée, regrettant cependant d'avoir lâché la main de son guide aussi subitement.

« C'est vachement sympa de me faire visiter. Je te promets pas que je vais tout retenir hein mais bon... Tu ne m'en voudra donc pas si un de ces jours je viens frapper à ta porte pour te demander mon chemin hein ? »

Elle commençait à rire, mais tout à coup, sans qu'elle ne comprenne réellement ce qui se passait, elle se trouva plaquée à un des murs du couloir, Ethan pratiquement collé à elle. Elle cru d'abord qu'il l'avait emmené dans un couloir éloigné de tout pour lui faire subir des trucs pas très nets et tout. Mais elle secoua la tête virant cette idée tordue aussi rapidement qu'elle n'était apparue. Elle tenta de jeter un regard par-dessus l'épaule du jeune homme, cependant il était trop grand pour qu'elle ne voit quoi que ce soit. Du coup elle regarda par-dessous son bras et vit une bande de premières années qui si elle se souvenait bien étaient d'anciens Gryffondor. Si elle réfléchissait bien, ils étaient arrivés en crapahutant et avaient failli les renverser, raison pour laquelle Ethan l'avait plaquée au mur, pour la protéger. Réaction un peu exagérée ? Peut-être, mais au moins il n'avait pas essayé de la violer. Sous la panique elle s'était agrippée au t-shirt du jeune homme ce qui la rapprochait dangereusement de lui. Elle était devenue toute rouge lorsqu'il lui demanda si elle allait bien et elle tenta de se débarrasser de cette couleur cramoisie lorsqu'il menaça la bande de garçons. Ce qui ne marcha pas puisqu'elle le trouva terriblement sexy quand il s'énervait, n'arrangeant donc pas son état de tomate. Les étudiants filèrent assez rapidement après s'être excusés, laissant alors les deux seuls dans le couloir. Abbie le regardait d'un air totalement perdu, ne sachant pas quoi faire, mais n'ayant pourtant pas envie de bouger. Lorsqu'il retourna la tête vers elle, il ne s'était pas éloigné et des souvenirs lointains revinrent en mémoire à la jolie blonde. Souvenirs de petits bisous échangés assis sur un banc, sur une balançoire ou encore dans un jardin.
A l'époque ça n'avait pas vraiment de poids, mais lorsqu'elle voyait les lèvres du jeune homme aussi près des siennes, elle se disait qu'aujourd'hui cela en aurait beaucoup plus. Elle ne pouvait pas vraiment bougée collée au mur de la sorte, ses déplacements dépendants totalement de ceux d'Ethan à cet instant.

« Ethan... » Sa petite voix timide était venue briser un silence qui commençait à devenir pesant. Elle ne savait réellement pas comment réagir à cette péripétie. Abbie n'avait toujours pas lâché le t-shirt du jeune homme, quelque peu perdue dans son regard azur.

Abbie le remercia de l'aider et de lui faire visiter. C'était bien normal. Lui-même avait mis un certains avant de tout retenir, mais si elle retenait les endroits principaux, c'était déjà pas mal . 

ABBIE — « C'est vachement sympa de me faire visiter. Je te promets pas que je vais tout retenir hein mais bon... Tu ne m'en voudra donc pas si un de ces jours je viens frapper à ta porte pour te demander mon chemin hein ? . »

Le jeune homme sourit mais ne répondit pas tout de suite. Ils continuèrent leur chemin et tout se passa très vite. Pour faire court, Abbie se retrouva plaquée au mur par Ethan tandis que la bande d'immature fila en courant . La blondinette s'était cramponnée à lui et d'ailleurs ne l'avait toujours pas lâché. Un silence s'installa durant lequel aucun des deux ne souhaitaient parler. Finalement c'est Abbie qui réagit en premier. Elle murmura son prénom et très sincèrement, au vue de la situation, c'était pas la chose à faire. Le jeune homme adorait cette petite tête blonde, voire même, non sûrement plus que ça mais il ne pouvait pas le lui dire. Ils venaient à peine de se retrouver et lui sortir ça de but en blanc c'était peut-être pas hyper intelligent. Après tout, si ce n'était pas réciproque, il risquait de la perdre. Encore une fois. Quand ils étaient petits, ils s'étaient retrouvés maintes fois dans ce genre de situation. Mais cela n'avait pas autant d'importance. À l'époque, c'était plus simple. Lorsque tu avais cinq ans, que c'était ton premier jour de classe, il te suffisait d'aller prendre la main d'une petite fille et voila ! C'était ton amoureuse . Aujourd'hui ce n'était plus le cas. Qui a dit que c'était plus facile en grandissant ? Parce que ce gars devait sacrément planer. Bref, plus il regardait Abbie, moins il parvenait à avoir des pensées cohérentes. Sans bouger, il prit la parole à son tour.

ETHAN — « Oui Abbie ? Oh et si tu as un soucis, tu sais que ma porte te sera toujours ouverte.  », faisant référence au fait qu'elle aurait certainement besoin de son aide pour ne pas se perdre.

À peine eut-il terminé sa phrase, qu'il se pencha vers la jeune femme et l'embrassa. Délicatement, sans brusquer les choses, parce qu'après tout, elle pouvait le repousser à tout moment. Et si jamais c'était le cas, Ethan serait incapable de dire quoique ce soit. Mais il en avait envie et puis c'était tout. Pourquoi se poser 36000 questions ? Autant foncer, et c'est ce qu'il avait fait, bien conscient des répercutions que cela pouvait avoir.

La jeune femme sourit à la réponse qui s'était fait pas mal prier. Elle allait répondre qu'ils devraient peut-être y aller lorsqu'il se pencha sur elle et déposa ses lèvres sur les siennes. Prise au dépourvu Abbie écarquilla les yeux. S'il y avait bien une chose à laquelle elle ne s'attendait pas c'était bien ça. Elle y avait pensé certes, mais elle avait décidé d'écarter cette folie. Elle resserra l'étreinte qu'elle avait sur le t-shirt d'Ethan. Elle ne s'était pas du tout, mais alors pas du tout préparée à ça. Elle s'étonnait même de trouver ce baiser agréable alors que le matin même elle était persuadée de détester Ethan. Puis sans trop savoir ni pourquoi, ni comment elle ferma les yeux et lui rendit son baiser. Abbie aurait pourtant tout aussi bien pu le repousser et partir en courant. Cependant, depuis longtemps elle attendait cet instant, inconsciemment certes, mais avec impatience. Mais quelque chose la gênait. Tout d'abord, elle n'était pas certaines que deux étudiants soient autorisés à ce genre de choses au sein de l'établissement ou du moins dans un couloir, plaqués à un mur. Et puis elle attendait peut-être cela depuis longtemps, il n'empêche qu'elle avait peur. Peur que par la suite, tout change entre eux, que la relation amicale qu'ils entretenaient se brise, car même s'ils ne s'étaient pas parlé depuis longtemps elle avait compris, que leur amitié restait solide. De plus, la jeune femme ne comprenait pas très bien ce qui lui arrivait, après ce qui s'était passé à Poudlard elle avait pourtant décidé de mettre ses sentiments pour le jeune homme de côté, se jurant de ne pas les ressortir. Abbie s'était promis qu'elle ne retomberait pas amoureuse d'Ethan et ce baiser venait briser toutes ses convictions. En proie à de grandes angoisses, elle fini par lâcher prise et par se laisser aller dans les bras d'Ethan. Après tout, ils étaient jeunes. Si cela devait changer quelque chose ils avaient tout le temps pour régler leurs problèmes.
Au bout d'un temps qui lui parut interminable, ils brisèrent ensemble leur étreinte. Un peu déçue, mais à bout de souffle, l'ex Serdaigle revint peu à peu à la réalité. Rouge comme une écrevisse (elle allait rentrer dans le Guiness Book des records dans la section « la fille qui vire le plus au rouge en un après-midi) elle leva ses beaux yeux sur Ethan.

Ça y est c'était fini, Abbie s'était transformée en coquillage. Plus aucune pensée cohérente ne réussissait à traverser son esprit. Elle ouvrait la bouche sans savoir quoi dire. Ou peut-être en poisson, allez savoir. Si la jeune femme avait des convictions, elles s'étaient désormais toutes envolées.

« Je... heu... que... »

Lâchant le t-shirt d'Ethan, Abbie se demandait très sincèrement comment il allait réagir à présent. Allait-il éclater de rire avant de lui dire « Ahah ! Je t'ai eu ! » ou bien était-il aussi confus qu'elle ? Elle tenta de se libérer de l'étreinte qu'il avait sur elle. Une fois décollée du mur, elle eut une envie fulgurante de prendre ses jambes à son cou. Mais elle resta là, plantée au milieu du couloir à le regarder d'un air perdu.

Toujours présents dans le couloir, Ethan fut piqué par une envie plus forte que les autres et il embrassa la blondinette. Et bien oui tout simplement. Au début réticente, la jeune femme finit par se laisser aller dans les bras du beau brun. Il ne connaissait pas les sentiments d'Abbie à son égard, mais en ce qui concernait le jeune homme c'était très clair, il avait toujours été amoureux d'elle. Il ne le lui avait jamais dit. Comptait-il le faire ? Peut-être plus tard , après tout, ils étaient adultes et ils pourraient discuter . Cependant, il y avait un risque que ce ne soit pas réciproque. Pourtant au vu de son entrain, c'était assez étrange. Bref, au bout d'un moment, ils se séparèrent, moment durant lequel Ethan avait profité de chaque seconde, n'étant pas certain que cela se reproduirait de si tôt.

ABBIE — « Je... heu... que... » furent les seuls mots que la jeune femme parvint à prononcer.

Elle semblait confuse, Ethan en revanche, n'avait jamais été aussi sûr de lui . Il aimait Abbie, c'est une évidence. La blondinette s'écarta de lui, geste qui aurait pu l'effrayer. Mais il pouvait parfaitement comprendre. Il se cala contre le mur et ferma les yeux quelques secondes, histoire d'avoir les idées claires. Leur baiser confirmait les sentiments qu'ils éprouvaient l'un pour l'autre. Pourquoi le nier ? Ils restèrent ainsi sans parler pendant plusieurs minutes. Silence pesant ? Peut-être, mais le jeune homme était bien décidé à dire ce qu'il avait sur le cœur à sa petite tête blonde. Ethan attrapa son sac, fouilla quelques instants et tendit un paquet à Abbie. Il avait acheter ça bien après leur dispute. Il devait être en deuxième année à Poudlard et il était tombé dessus par hasard. Ce paquet contenait un bracelet en argent, incrusté de petites pierres bleues, des saphirs. Ses parents avaient toujours été généreux avec lui, alors du coup, il n'avait hésité une seconde pour l'acheter. Il le trimballait depuis toujours et finalement, le fait d'avoir attendu pour le lui donner n'était pas plus mal. Ainsi il lui irait parfaitement. Il n'avait jamais quitté la chaine d'Abbie et finalement. De plus, les pierres étaient d'un bleu foncé magnifique, couleur qui correspondait à l'ancienne maison de la blondinette, lorsqu'elle était à Poudlard. Bref, il se disait que c'était le meilleur moment pour le lui donner et ce n'était en aucun cas pour se mettre la jeune femme dans la poche
.

ETHAN — « Tiens c'est pour toi. Je l'ai acheté lorsqu'on était encore à Poudlard. Lorsque je l'ai vu j'ai immédiatement songé à toi même si nous ne nous étions pas encore revus. Je ne t'ai jamais oublié Abbie, jamais et je pense que nous sommes suffisamment matures pour discuter en adultes. Alors, je vais être honnête et je ne vais pas tourner autour du pot. Abbie je t'aime et je pense que je t'ai toujours aimé. Je manque peut-être de tact et puis nous venons à peine de nous retrouver mais après ce qui vient de se passer, je ne peux plus faire semblant parce que c'est trop difficile de faire comme si de rien n'était. »,

Le jeune homme se tut. Il savait qu'il avait été très direct mais ce n'était pas le genre d'Ethan de tourner autour du pot.

Alors qu'Abbie continuait à fixer Ethan d'un air confus, lui semblait emballé par ce qui venait de se passer. Elle ne comprenait d'ailleurs pas trop ce qu'il faisait, puisqu'après l'avoir regardé sans rien dire pendant plusieurs minutes - durant lesquelles Abbie tripota nerveusement une mèche de cheveux - il trifouilla dans son sac. La blondinette se demandait ce qu'il pouvait bien chercher et faillit le laisser là, sans rien dire, se sentant un peu seule tout à coup. Elle hésita à lui demander si elle le dérangeait, cependant elle se ravisa, se disant qu'elle aurait l'air très bête si elle le faisait. Puis voilà qu'il lui tend un petit paquet semblant provenir des profondeurs de son sac. L'emballage était tout froissé et la boîte qu'il contenait semblait tout petit. Abbie hésitait fortement. Devait-elle l'ouvrir ou pas ? A quoi tout cela rimait donc ? Il la trouve dans la cafét' par hasard alors que ce n'est que le premier jour de cours, il l'emmène se balader, puis la plaque au mur pour la protéger et l'embrasse et enfin voilà qu'il lui tend un cadeau. A tout récapituler de la sorte, la jeune femme avait de plus en plus l'impression que cette histoire était un coup monté et qu'il se moquait d'elle. Cette impression lui donna envie de pleurer. Mais ça, c'était avant, avant qu'il ne lui dise ce qu'il avait sur le coeur.

« Tiens c'est pour toi. Je l'ai acheté lorsqu'on était encore à Poudlard. Lorsque je l'ai vu j'ai immédiatement songé à toi même si nous ne nous étions pas encore revus. Je ne t'ai jamais oublié Abbie, jamais et je pense que nous sommes suffisamment matures pour discuter en adultes. Alors, je vais être honnête et je ne vais pas tourner autour du pot. Abbie je t'aime et je pense que je t'ai toujours aimé. Je manque peut-être de tact et puis nous venons à peine de nous retrouver, mais après ce qui vient de se passer, je ne peux plus faire semblant parce que c'est trop difficile de faire comme si de rien n'était. »

La main crispée sur le petit paquet, Abbie mourait d'envie de l'ouvrir pour savoir ce qu'il contenait et n'avait plus du tout envie de pleurer. Une fois de plus ses joues virèrent au rouge. Elle chuchota un merci, avant d'ouvrir le paquet. Il contenait un bracelet magnifique qu'elle n'aurait jamais eu les moyens de s'acheter. Incrusté de pierres bleues Serdaigle, il semblait être fait pour elle. Cette fois-ci son merci fut beaucoup moins timide, mais très émotif. Elle tendit le poignet vers lui.

« Tu me l'attaches ? » Une fois le bracelet - qui au passage lui allait terriblement bien - autour du poignet, elle se rapprocha de lui. Abbie n'était pas du genre timide, bien qu'Ethan l'ait toujours beaucoup plus intimidé que qui ce soit d'autre. C'est pourquoi suffisamment proche de lui, elle se mit sur la pointe des pieds et déposa un baiser réservé sur les lèvres du beau brun. Puis elle revint sur terre et le regarda dans les yeux.

« Ethan, je vais te le dire, puisque tu en parles. Si après notre deuxième rencontre je t'ai fui comme je l'ai fait ce n'était que pour éviter de m'avouer et à toi au passage, que je t'aimais. J'avais bien trop peur de te le dire. Elle ferma les yeux puis les ré-ouvrit pétillants avant de sourire malicieusement comme elle seule savait le faire. Et puis petite j'avais vraiment envie de me marier avec toi tu sais ? »

A y repenser, les paroles qui lui avait prononcé quelques instants auparavant lui avait fait un bien fou, elle qui attendait ces paroles depuis bien longtemps. Ou du moins avait envie de les réentendre, puisque petits ils ne cessaient de se le dire.

C'était fait. Ethan lui avait dit tout ce qu'il avait sur le cœur. Et je peux vous dire que ça faisait du bien. Il avait gardé ça pour lui toutes ces années. Il aurait pu lui en parler lorsqu'ils étaient à Poudlard, mais finalement il avait préféré attendre. Ce qui n'avait pas été une si mauvaise décision. Elle le remercia et ouvrit la paquet. Il espérait sincèrement que cela lui plairait. Elle tendit son poignet vers lui en lui demandant de l'attacher. Apparemment, elle l'aimait sinon, elle le lui aurait rendu. Une fois cela fait, elle se rapprocha de lui. Ethan n'était pas sûr de ce qu'elle comptait faire, ainsi il préféra ne pas bouger. Elle se mit sur la pointe des pieds et l'embrassa. Il avait tout envisagé mais pas cette possibilité. Il se mit à sourire.

ABBIE— « Ethan, je vais te le dire, puisque tu en parles. Si après notre deuxième rencontre je t'ai fui comme je l'ai fait ce n'était que pour éviter de m'avouer et à toi au passage, que je t'aimais. J'avais bien trop peur de te le dire. Elle ferma les yeux puis les ré-ouvrit pétillants avant de sourire malicieusement comme elle seule savait le faire. Et puis petite j'avais vraiment envie de me marier avec toi tu sais ? »

Le jeune homme ouvrit de grands yeux. Mais après tout, pourquoi être aussi surprit ? Le premier baiser qu'ils avaient échangé en disait long. Il écouta attentivement ce qu'elle lui disait. Puis hocha machinalement la tête, en effet lorsqu'ils étaient encore enfants, C'était toujours réalisable après tout, mais n'allons pas trop vite en besogne. Le jeune homme attrapa son sac, le mit sur son épaule et s'approcha de la blondinette. Il lui rendit le baiser qu'elle lui avait donné. Un prêté pour un rendu, mais dans ce cas précis, c'était loin d'être désagréable.

ETHAN — « Oui je m'en souviens parfaitement. Mais nous verrons ça plus tard. D'abord, il faut que je te montre quelque chose. Tu me suis ? »

Il lui laissa le temps de rassembler ses affaires puis lui tendit la main. Il l'entraina avec lui. Certes, il n'y avait aucun passage secret en revanche, Ethan avait passé du temps à tenter de se dégoter un petit coin à lui. Bien qu'il adorait rester à la bibliothèque ou au Relax, il aimait aussi se retrouver sans personne autour de lui. Dans tous les bâtiments datant de plus d'un siècle, il existait toujours des pièces qui n'étaient jamais utilisées ou quelques coins secrets. Ils continuèrent leur chemin, tournant à gauche, puis à droite, montant d'un étage, tout droit jusqu'à arriver à une porte. Il se plaça devant la jeune femme en souriant.

ETHAN — « Fermes les yeux. Fais-moi confiance. »

Elle s'exécuta et Ethan lui prit la main. Il ouvrit la porte puis intima à Abbie d'ouvrir les yeux. Cette porte donnait sur un magnifique jardin japonais. Il ignorait depuis combien de temps il était là, mais il s'en fichait pas mal. Il avait décidé d'y passer le plus clair de son temps, surtout quand il voulait décompresser, ou alors lorsqu'il souhaitait réfléchir. Le jeune homme s'assit sur un des fauteuil qu'il avait rajouté. Pourquoi avoir emmené Abbie ici ? Tout simplement pour le lui faire partager. C'était son refuge alors si pour une raison ou une autre elle avait besoin de calme, elle pourrait s'y rendre.

ETHAN — « Alors qu'est-ce que tu en dis ? »

La jolie blonde faillit mourir de rire lorsqu'elle vit sa tête après ce qu'elle venait de dire. Il faisait les grands yeux. Mais paraissait tout de même plutôt heureux. Bien entendu lorsqu'elle parlait d'eux plus jeunes, ce n'était pas une demande en mariage qu'elle lui faisait et elle espérait qu'il l'avait bien compris. Ce qui ne se confirma qu'à moitié lorsqu'il rattrapa son sac et revint l'embrasser. Elle allait avoir du mal à le lâcher s'il faisait ça tout le temps. Mais au moins, chaque fois qu'il lui déposait un baiser un sur les lèvres, celles-ci s'étiraient en un magnifique sourire.

« Oui je m'en souviens parfaitement. Mais nous verrons ça plus tard. D'abord, il faut que je te montre quelque chose. Tu me suis ? »

Quelle banane ! Il n'avait pas compris alors ? La seule chose qu'elle voulait dire par là était qu'elle avait toujours été amoureuse de lui... Bon mis à part les années où elle ne souvenait plus de lui. Cependant, il valait mieux garder ça pour elle.
De toutes manières, elle n'eut qu'à peine le temps de rassembler ses affaires que déjà il l'entraînait de nouveau à travers l'établissement. Elle ne cessait de regarder autour d'elle, cet endroit avait tout de même beaucoup moins de charme que Poudlard et elle se demandait si elle s'y ferait un jour. Cette fois, elle fit bien attention de ne pas lâcher la main d'Ethan, maintenant il n'en était plus question. Après avoir grimpé des escaliers et emprunté un chemin, dont elle n'arriverait surement pas à se souvenir, ils se plantèrent face à une porte. Un peu interloquée, elle ferma cependant les yeux lorsqu'il le lui demanda. Elle entendit la porte s'ouvrir et Ethan lui tenir la main. Lorsqu'elle rouvrit les yeux, elle ne cru pas ce qu'elle voyait. Un jardin, un jardin japonais même. Avec un point d'eau et des carpes Koï qui y nageaient. Elle regarda ébahie son ami. Mais était-ce toujours son ami ou plus ? Bon... ce n'était pas le moment d'y penser, ils pourraient en discuter plus tard. Elle serra la main d'Ethan et le regarda avec un grand sourire.

« Qu'est-ce que ça fait là ? C'est vraiment chouette ! »

Et puis sans demander son avis elle s'approcha du bassin après avoir fermé la porte. Elle s'assit puis contempla les poissons. Elle avait envie de l'avoir prêt d'elle et lui fit signe. Il s'approcha, mais étant dans son dos, elle ne sut pas s'il était assis ou toujours debout. Un bassin comme celui-ci faisait remonter de drôle de souvenir. D'une voix calme elle reprit la parole.

« Tu te souviens quand on était petits et que tu m'avais parié que je ne pourrais pas trouver le plus gros poisson au monde ? J'étais tellement en colère contre toi que tu puisses me trouver aussi nulle que j'étais partie en courant pour partir à sa recherche avant que tu ne le trouves. Tu m'as cherché toute la journée et au final c'est toi qui avait gagné puisque tu m'as retrouvée assise dans l'eau en train de pleurnicher parce que j'étais perdue. J'étais un sacré gros poisson tiens ! D'ailleurs c'était dans une mare un peu comme ça. Je t'ai fait la tête pendant une semaine après ! Et toi tu venais me voir tous les jours pour t'excuser ! Tu te rappelles dis ? »

Elle tourna sa tête angélique vers l'homme dont elle était amoureuse. Ehan acquiesça songeur. Elle ne savait pas trop à quoi il pensait, mais il la fixait, un air serein accroché au visage. Il était vraiment beau. Cette pensée la fit rougir et elle détourna la tête, espérant qu'il n'ait pas vu ce moment de gêne. Quelques minutes passèrent, un silence calme imprégnait la pièce, mais Abbie commençait à fatiguer et elle se releva, attrapant la main de ce qu'elle pouvait (du moins pensait-elle) désormais appeler son petit ami, ils se dirigèrent alors vers leurs chambres respectives.