««Honnêtement, je pense que ma personne très importante, charmante, sulfureuse et j’en passe commence à passer trop de temps dans cet endroit que l’on nomme bibliothèque. Laissez-moi donc vous expliquer pourquoi je passe mon temps là-bas. D’une part parce qu’étant une fille cultivée et plutôt inspirée et inspirante j’aime beaucoup me plonger dans des bouquins. D’une autre part, j’aime l’odeur qui s’y dégage. Oui, je suis une Serpentard mais j’aime ce lieu plus que d’autres – bon je n’irais pas à dire que je le préfère la salle de bains des préfets j’adore m’y faufiler en particulier avec des gens – le terrain de quidditch est bien aussi, surtout les vestiaires pas pour ce que vous pensez.

C’est juste que cette ambiance presque étouffante littéralement effrayante et stressante me procure des poussées d’adrénalines, inutile de préciser que j’aime me sentir comme ça. Rien qu’entendre le doux ronronnement des discussions, des murmures dans le stade me rend toute chose. Quand on imagine que tous ces jeunes sont là pour vous regarder botter le cul de l’équipe adverse, moi j’adore ça ! Autant le dire avant que vous imaginez que je ne suis pas fair-play ou autre, je ne triche jamais au quidditch, il m’arrive peut être d’user de stratagème mais je ne triche pas, jamais. Il est préférable de laisser cela à ceux qui ne sont pas de la trempent des verts et argent, je ne vise aucune équipe en particulier bien évidemment. Vous n’avez pas l’air de me croire ? Eh bien, vous avez raison.

Autant que j’adore certaine personne qui se trouvent dans cette fabuleuse maison dont je tairais toujours le nom, autant il y a d’autres personnes qui pourraient se trouver dans cette fameuse équipe que je ne peux pas voir même pas en peinture. Vous voyez c’est un peu comme avec méduse, je ne pourrais pas vous dire à quoi elle ressemble. Pourquoi ? Tout simplement parce que j’évite tout contact visuelle avec ladite personne. Mes parents ont déjà assez à faire avec un seul enfant malade, alors je vais éviter de mettre en terme à ma vie. Peut-être que je ne fais pas que la détester dans le fond, s’il le fallait vraiment je pense que je pourrais faire équipe avec elle.

Bon tout ça pour en revenir à la bibliothèque. C'est dans la bibliothèque, lieu de connaissance depuis plusieurs siècles, que l'on peut le mieux ressentir ce que tout le monde vit au quotidien. Il suffit de fermer les yeux pour qu'alors milles senteurs nous envahissent, l'odeur du vieux cuir couvrant les livres, la senteur du bois de multiples étagères. Depuis le pas de la porte, dans la salle principale, nos prunelles sont émerveillées par la mosaïque de couleurs des couvertures, allant du vert profond couleur émeraude au rouge flamboyant, passant par les ocres et les dorés des côtés des livres précieux, posés bien sagement, sur les étagères poussiéreuses.

En se concentrant bien, on peut aisément entendre, dans la pièce voisine, les pas feutrés des lecteurs, qui se déplacent, le doux froissement des pages qui se tournent, sans relâche. En tournant la tête vers la droite, vers les vitres donnant sur le petit jardin, lorsque le printemps revient, écoutez la mélodie que nous chante le rossignol, ce doux pépiement. Si vous traversez les travées de livres, en laissant glisser votre main sur le côté, vous pourrez sentir la dureté des couvertures de cuir, la douceur des vélins, la rudesse des anciens livres reliés de lin, ou la douceur des tomes si souvent ouvert. En observant les ouvrages sur la table, voyez ces pages jaunies par le temps. Sur le livre ouvert sur la table, on voit les volutes des enluminures, caressant la bordure des pages.

Et puis, ce goût, relent âcre de l’encre comme du métal, très désagréable. Marchant dans ces allées de connaissance, lieu idéal pour connaitre ses sens, on y découvre surtout le goût de lire, l'envie de croquer chaque mot de ces œuvres naissant sous la plume, puis l’envie de faire chanter sa plume pour faire parler son amertume, à notre tour. En inspirant un bon coup, nous pourrons apprécier l’odeur des anciennes bougies, celle de la paraffine. C’est un lieu, que l’on pourrait croire silencieux, mais c’est faux. C’est un lieu apaisant, distrayant. J’aime sentir cette impression d’avoir le bon goût de la lecture, ainsi que pour les bons ouvrages. Voilà pourquoi je m’y réfugie souvent, non pas que je n’aime pas les autres endroits mais la dernière fois un chat est venu perturber mes pensées. Voilà donc comment ça se fait qu’une petite fille de Gryffondor a failli me tuer aujourd’hui – avec une encyclopédie. Non mais quand je disais que le rougets ne sont pas bien dans leur tête, je n’avais pas forcément tort.

« Excuse-moi ! Je t'ai fait mal ? »

Bon au moins, ils connaissent la politesse – c’est déjà ça. Je me retournais très, très lentement en fixant la jeune fille. Je ne savais plus exactement son prénom, un truc du style Samantha, Sarah peut être ? Bon bref, on s’en fout. Je croisais les bras plus par habitude que pour la réprimander même si ça me tentait de l’engueuler. Finalement, je partis sur une autre optique. Redressant un sourcil, je lui demandais le plus sérieusement du monde, avec un petit air froissé.

« Est-ce que ça t’arrive souvent d’attaquer des gens avec des encyclopédies ? »

La regardant pensivement, je m’appuyais contre l’étagère derrière moi, continuant de la scruter.

« Ton nom, c’est quoi déjà ? Samantha ? Lila un truc du genre qui finit en A, non ? »

Désolée pour l'entrée en matière, mais on ne peut pas changer Johanna Gill.